mardi 17 octobre 2023

Un certain Jonathan

Un certain Jonathan




Au bout de quelque deux heures à vive allure, j’arrivai enfin en bord de mer, la première sortie visible au hasard fut la bonne. Il était très tard et surtout, il n’y avait personne sur la plage, pas un chat, même au loin. J’avais envie de taquiner le sable, et pourquoi pas, les quelques vaguelettes venant s’échouer les unes après les autres à quelques dizaines de centimètres de mes pieds. Une fois déchaussé, je m’aperçus, avec un certain étonnement, que le sable avait gardé une tiédeur agréable. Je m’allongeai de tout mon long, après avoir retiré toutes mes fringues, ne gardant sur moi qu’un boxer Calvin Klein™ blanc et noir. Dans un court mais intense moment de folie douce, identique à celle d’un jeune chien se roulant dans l’herbe grasse, je me roulai dans le sable sec, espérant que ma peau s’imprègnerait enfin de cette chaude odeur marine, faisant repenser, ainsi, aux vacances à la mer de mes souvenirs d’enfance. J’avais envie de rester là, toute la nuit durant, sur la grève, doucement bercé par le flux et le reflux des vagues, la légère bise qui les accompagnait, et ce petit rien qui faisait que je ne voulais plus partir d’ici, au moins pour quelque temps encore. J’y étais bien ! Trop bien peut-être pour que ça continue ainsi. Après une bonne demi-heure à rêvasser, à ne réfléchir à rien, laissant monter mes pensées vers les rares nuages visibles pour finir par se noyer dans les flots, fusionnant avec un horizon à peine délimité, j’aperçus une ombre au haut de la dune derrière moi, celle que j’avais dévalée en arrivant, et qu’éclairait maintenant une légère lune rousse. Guettant anxieusement sa prochaine avancée vers la rive, je m’aperçus qu’il s’agissait d’une silhouette masculine qui, me voyant allongé sur le sable, fit rapidement demi-tour pour s’enfuir en courant. 

.../... Nous étions tous les deux, assis l’un à côté de l’autre, au-devant d’un bolide qui roulait, à vive allure, vers Toulouse, à nous chercher, sans trop vouloir faire un pas l’un vers l’autre. Nous étions maintenant à environ une heure de la ville rose, quand Tamatea me demanda de bien vouloir faire un arrêt à l’aire de repos suivante. Le temps passa inlassablement sans que je ne voie revenir mon Apollon du Pacifique sud. Au bout d’une trentaine de minutes, sa douche comprise, je sortis de la voiture, enfilai mon jean blanc à même la peau, sans mon boxer que je laissai sur le tapis de sol conducteur, et allai vers le bâtiment des toilettes à deux pas du parking. Personne, pas âme qui vive. Tamatea n’avait laissé aucune trace, son sac avait lui aussi disparu, et par la chaleur ambiante de ce début d’été, et les nuits relativement chaudes, les traces de ses pieds trempés avaient déjà séché depuis longtemps, même l’eau du brumisateur avait également séché sur le sol agréablement tiède sous mes pieds nus. Je tombai à genou dans l’herbe, désemparé, pétri de désespoir. Seul ! Il était maintenant évident que celui que j’avais si rapidement aimé, s’était bel et bien volatilisé.


27e roman de François-Xavier David qui aborde une fois encore la dure réalité des enfants qui annoncent leur homosexualité à des parents homophobes et qui se retrouvent rejetés dans le meilleur des cas. Un jeune espoir de la chanson devenue vite une grande star nationale, se retrouve mêlé à une tentative d’assassinat supposée et surtout d’une disparition inquiétante. La recherche d’une vérité est le fil rouge de cette intrigue.

  • Éditeur ‏ : ‎ AFNIL (9 août 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 343 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2494806047

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

GuS et l'Homicide de la Plage d'Apigné

  GuS & l'Homicide de la plage d'Apigné GuS Tome 4 Je m’étais approché de la voiture, nous avions laissé le corps du jeune homme...