mercredi 18 octobre 2023

GuS - Le Crime du Le Mans-Tours

GuS

Le Crime du Le Mans-Tours




GuS Tome 1

— Bonjour, monsieur... ? dis-je calmement en épiant sa réaction. Je ne connais pas votre nom, mais je suis le capitaine...

— Proust ! Capitaine Justin Proust... ! répliqua-t-il sans me regarder.

— Tout à fait ! Vous me connaissez ? répondit Justin.

Le jeune homme ne dit rien, ne bougea pas même les yeux, son regard resta fixé devant lui, alors qu’il n’avait toujours pas bougé de là où il était, debout dans le coin de la pièce.

— Ah non, j’y suis, mon collègue a dû dire mon nom, puis certainement mon prénom dans la discussion... Alors oui, c’est bien moi, Justin Proust. Puis-je connaître votre nom ?

Il resta toujours dans la même position, sans bouger, mais il releva légèrement le regard afin de voir son interlocuteur.

— Vous savez, je suis très patient, vous pouvez ne pas répondre, je resterai là jusqu’à ce que vous me disiez non seulement qui vous êtes ? Pourquoi vous étiez dans le train ? Où vous alliez ? Qu’est-ce que vous veniez faire ici...

GuS se mit à crier, un cri strident avant de regarder dans ma direction sans pour autant me dévisager.

— Il y a beaucoup trop de questions... ! s’écria-t-il. Vous avez utilisé 177 lettres, 41 espaces, 3 virgules, 3 points de suspension, 3 points d’interrogation et 1 apostrophe... C’est beaucoup trop, GuS ne peut pas compter et réfléchir à la réponse qu’il doit donner. Arrêtez ! Arrêtez ça tout de suite, GuS n’y arrive pas ! dit-il nerveusement en se tapant la tempe droite de la même main.

— Oh ! Pardon, je suis désolé ! Expliquez-moi ce que je dois faire...

GuS, surpris que je ne dise rien d’autre qu’un simple “pardon”, releva son regard et tenta, après de nombreux essais, de croiser celui de ce Justin Proust qu’il découvrait timidement.

— GuS, je suis GuS ! dit-il en simple réponse à la toute première phrase que j’avais dite en entrant dans la pièce.

— Ah ! Vous répondez à mes premiers mots... Puis-je connaître votre nom ?

— Que nenni ! Je ne vous connais pas, mais vous l’avez dit, c’est votre collègue, en effet...

— Bien ! Je m’en doutais !

— Vous n’avez pas le droit de me couper la parole, je n’avais pas fini de parler, mais j’allais le dire que vous le saviez. Vous l’aviez dit.

30e roman de François-Xavier David qui aborde cette fois-ci l’abandon d’un enfant, devenu adulte et atteint du spectre autistique, mais également d’autres syndromes ou pathologies psychiatriques chez un jeune homme au haut potentiel intellectuel devenu témoin d’un assassinat dans un train. Le jeune homme, GuS, est obsédé par des idées fixes qui le perturbent, les habitudes ne peuvent pas être changées, pas chez lui.



  • Éditeur ‏ : ‎ AFNIL (18 octobre 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 627 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2494806135
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2494806139



mardi 17 octobre 2023

Toi... Moi... Nous !

 

Toi... Moi... Nous !



Je m’appelle Pacôme et je suis né avec mon frère jumeau, Côme, un 1er avril comme une farce faite à nos parents qui pensaient avoir une fille, enfin. Ils avaient déjà eu cinq garçons auparavant, Lorenzo, Pierfrancesco, Juan-Antonio, Guido et enfin Pietro, ils avaient tenté une sixième et ultime fois dans l’espoir qu’enfin une petite fille pointerait le bout de son petit nez. En vain. Côme et moi avions vécu heureux jusqu’à ce jour tragique où mon frère eut un terrible accident de moto et trouva la mort à l’hôpital local. Un drame pour la famille, un drame pour tout le monde, mais surtout un terrible drame pour moi, son frère jumeau...

.../...

Je m’appelle Ghislain et aujourd’hui, je fête mes quinze premières années de service dans la Marine nationale. J’y suis entré par un premier contrat de cinq années comme mousse, apprenti marin au CIN de Brest, dans le Finistère en Bretagne, j’étais encore très jeune, pas encore seize ans. C’était jeune, bien trop jeune peut-être, mais je ne regrette pas. La seule chose qui pourrait me motiver à partir, ce sont ces militaires un peu trop militaires et qui peuvent “me prendre la tête” comme on dit souvent. Et c’est justement un homme comme cela qu’il rencontre très régulièrement dans son service. Un officier marinier supérieur, chef de section de jeunes recrues, apprentis mécaniciens à l’école de la presqu’île de Saint-Mandrier en face de Toulon, de l’autre côté de la rade. Il vient régulièrement en consultation accompagner ses hommes dans les différents services de l’hôpital et surtout dans le service où je travaille.

.../...

Je m’appelle Makoa Koko Kauakahi et je me réveille comme tous les matins, dans le haut de cette tour de huit étages, où j’habite au sixième, heureusement il y a un très grand ascenseur. Comme tous les matins, je m’étire, les bras tendus de chaque côté du lit comme pour tenter d’attraper chaque pan de mur que je n’atteindrai forcément jamais dans cette chambre spacieuse. J’ai vingt-neuf ans, et ça fait maintenant sept ans que je vis en France après y avoir fait mes études de langues. J’ai quitté mon île d’O’ahu, la plus peuplée de l’archipel d’Hawaii pour venir apprendre le français, depuis je suis resté ici, j’enseigne à la faculté du Mirail de Toulouse. Je suis à présent professeur d’anglais mais aussi de japonais, ma mère étant nippone...

.../...

29e roman de F-X David où il aborde cette fois-ci une série de dix-huit petites histoires sentimentales mettant en scène la rencontre de deux hommes qui, parfois, tout oppose. On retrouve au gré des pages, des personnages déjà connus de certains romans déjà parus par le passé.


  • Éditeur ‏ : ‎ AFNIL (2 octobre 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 383 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2494806108

3 rue Fontille

 

3 rue Fontille



Mon cher Foulques,
Aujourd’hui, le temps passablement ensoleillé nous gratifie d’un petit 17°C, et en plein soleil bien sûr, ce qui doit allègrement te faire sourire, j’en suis certain. Tu m’as dit, dans ta dernière lettre, qu’il faisait 31°C ces derniers jours, à Djibouti. Qu’il est long d’avoir de tes nouvelles.
Ce matin, vers 11 h 00, j’ai reçu un appel téléphonique. Inutile de tourner autour du pot pour t’en donner la raison. Je vais partir demain matin, pour quelques semaines, à Dontreix. Mon père est mort hier soir.
C’est abrupt, je sais, mais comment pourrais-je l’annoncer autrement ? Je n’éprouve rien, aucune tristesse, aucune gêne non plus. J’ai l’impression que ça ne me fait ni chaud, ni froid, c’est horrible, non ? C’était quand même mon père. J’aurais pu, ou alors j’aurais dû te dire ces quelques mots, enfin te faire part de cette annonce dès le début de ma lettre, mais, je suis désolé, comme je te l’ai dit, je n’éprouve rien, aucune tristesse. Suis-je donc un monstre ? Le même monstre que lui finalement ? Les chiens ne font pas des chats, on ne le sait que trop, et dans ce cas précis, je suis bien le fils de mon père, ça ne fait aucun doute là-dessus.
Comme tu l’as toujours su, je n’ai jamais eu de bonnes relations avec lui surtout depuis qu’il sait pour nous deux, mais je suis son fils unique, je ne peux me soustraire à mes obligations. J’aurais préféré que maman soit encore là, mais ça aussi tu le sais déjà, elle est décédée, il y a maintenant vingt-deux ans. Depuis ce jour-là, j’ai vécu les pires années de ma vie, jusqu’à ce que je quitte la maison de la Creuse, mon père voulant faire de moi « un homme, un vrai ». Mon père n’aimait pas les artistes, des « fantaisistes » selon lui. Il ajoutait que c’était un passe-temps de tapette. Et quand il a su pour moi, il en avait eu confirmation, alors que j’aurais tellement aimé qu’il soit fier de ce que je faisais, de mes œuvres, de moi également mais aussi et surtout, de nous deux.
Je sais aussi que, si tu avais été là, tu m’aurais dissuadé de me rendre chez ce monstre homophobe, mais le fait est que tu es loin d’ici, et si je peux me soustraire aux regards de ces rombières, alors oui, je vais partir. Je dois agir, il le faut ! Je te redonne son adresse pour m’écrire là-bas, 3 rue Fontille.
Jocelyn.

28e roman de F-X David qui aborde cette fois-ci l’écriture épistolaire, pour la troisième fois dans ses romans, en nous faisant parcourir la vie d’un enfant, Jocelyn Sirieix, né en Creuse, en 1961. Jocelyn perd sa mère à 2 ans et est élevé par son père, veuf. Devenu adulte, Jocelyn annonce son homosexualité à son père qui le gifle. Dix années de brouille jusqu’à ce que le père décède. Jocelyn revient à Dontreix, et découvre, dans une correspondance cachée, qui était réellement son père qu’il ne connaissait finalement pas.

  • Éditeur ‏ : ‎ AFNIL (10 septembre 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 523 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2494806092

Un certain Jonathan

Un certain Jonathan




Au bout de quelque deux heures à vive allure, j’arrivai enfin en bord de mer, la première sortie visible au hasard fut la bonne. Il était très tard et surtout, il n’y avait personne sur la plage, pas un chat, même au loin. J’avais envie de taquiner le sable, et pourquoi pas, les quelques vaguelettes venant s’échouer les unes après les autres à quelques dizaines de centimètres de mes pieds. Une fois déchaussé, je m’aperçus, avec un certain étonnement, que le sable avait gardé une tiédeur agréable. Je m’allongeai de tout mon long, après avoir retiré toutes mes fringues, ne gardant sur moi qu’un boxer Calvin Klein™ blanc et noir. Dans un court mais intense moment de folie douce, identique à celle d’un jeune chien se roulant dans l’herbe grasse, je me roulai dans le sable sec, espérant que ma peau s’imprègnerait enfin de cette chaude odeur marine, faisant repenser, ainsi, aux vacances à la mer de mes souvenirs d’enfance. J’avais envie de rester là, toute la nuit durant, sur la grève, doucement bercé par le flux et le reflux des vagues, la légère bise qui les accompagnait, et ce petit rien qui faisait que je ne voulais plus partir d’ici, au moins pour quelque temps encore. J’y étais bien ! Trop bien peut-être pour que ça continue ainsi. Après une bonne demi-heure à rêvasser, à ne réfléchir à rien, laissant monter mes pensées vers les rares nuages visibles pour finir par se noyer dans les flots, fusionnant avec un horizon à peine délimité, j’aperçus une ombre au haut de la dune derrière moi, celle que j’avais dévalée en arrivant, et qu’éclairait maintenant une légère lune rousse. Guettant anxieusement sa prochaine avancée vers la rive, je m’aperçus qu’il s’agissait d’une silhouette masculine qui, me voyant allongé sur le sable, fit rapidement demi-tour pour s’enfuir en courant. 

.../... Nous étions tous les deux, assis l’un à côté de l’autre, au-devant d’un bolide qui roulait, à vive allure, vers Toulouse, à nous chercher, sans trop vouloir faire un pas l’un vers l’autre. Nous étions maintenant à environ une heure de la ville rose, quand Tamatea me demanda de bien vouloir faire un arrêt à l’aire de repos suivante. Le temps passa inlassablement sans que je ne voie revenir mon Apollon du Pacifique sud. Au bout d’une trentaine de minutes, sa douche comprise, je sortis de la voiture, enfilai mon jean blanc à même la peau, sans mon boxer que je laissai sur le tapis de sol conducteur, et allai vers le bâtiment des toilettes à deux pas du parking. Personne, pas âme qui vive. Tamatea n’avait laissé aucune trace, son sac avait lui aussi disparu, et par la chaleur ambiante de ce début d’été, et les nuits relativement chaudes, les traces de ses pieds trempés avaient déjà séché depuis longtemps, même l’eau du brumisateur avait également séché sur le sol agréablement tiède sous mes pieds nus. Je tombai à genou dans l’herbe, désemparé, pétri de désespoir. Seul ! Il était maintenant évident que celui que j’avais si rapidement aimé, s’était bel et bien volatilisé.


27e roman de François-Xavier David qui aborde une fois encore la dure réalité des enfants qui annoncent leur homosexualité à des parents homophobes et qui se retrouvent rejetés dans le meilleur des cas. Un jeune espoir de la chanson devenue vite une grande star nationale, se retrouve mêlé à une tentative d’assassinat supposée et surtout d’une disparition inquiétante. La recherche d’une vérité est le fil rouge de cette intrigue.

  • Éditeur ‏ : ‎ AFNIL (9 août 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 343 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2494806047

Virus

 

Virus




Il était beau comme un dieu grec, je dois reconnaître qu’en la matière, j’en connais un rayon. Il faut bien admettre que c’est pour moi un critère non négligeable. Cependant, en le regardant, je voyais dans son regard qu’il n’était pas bien. S’était-il pris le bec avec sa collègue juste auparavant ? Une fois devant lui, et après les politesses d’usage, j’exposai mon souci.

— Bonjour, monsieur, en quoi puis-je vous aider ? me dit alors Alexandre, prénom inscrit sur un badge, et avec un sourire forcé.

— Je viens récupérer mon ordinateur portable que j’ai déposé il y a plus de neuf semaines maintenant.

— C’est à quel nom s’il vous plait, je vais regarder.

— Je vais vous donner le bon que l’on m’a remis, ce sera plus facile pour vous.

— Je sais écrire, vous savez ! me répondit-il très sèchement les yeux humides.

Surpris par cette réponse que je n’attendis pas, et passablement agacé par la durée de la réparation, je braillai mon identité, tout en y mettant l’accent d’origine qui convenait.

— Ēlías Kolokotrónis-Papadakis.

— Excusez-moi ! J’ai... Je suis désolé, pardonnez-moi, je...

— Un souci, Alex ? demanda sa collègue

— Euh, oui, Manhattan, c’est de ma faute ! Tu peux t’occuper de ce monsieur, j’ai besoin de cinq minutes.

La jeune femme avait pris la suite, j’avais été secoué quand même par la tristesse de ce jeune homme qui était parti en réserve en se cachant le visage.

— Alors monsieur Kolokotrónis-Papadakis, concernant votre pc... Il est arrivé le... ! Ah ! ben il est arrivé aujourd’hui même. Il doit être encore dans les cartons, je vais vous le faire chercher.

Je repartis, le PC sous le bras, ma montre indiquait 13 h 15 à quelques secondes près. Au moment d’entrer dans ma voiture, je regardai autour de moi, et constatai que je ne connaissais pas suffisamment bien la zone commerciale, je fis alors un tour rapide dans les rues avoisinantes.

À 13 h 55, je revins devant le magasin et j’attendis la sortie d’Alexandre, il ne se fit pas beaucoup attendre. Je pris mon courage à deux mains, peu habitué à accoster des gens comme cela, surtout après ce qu’il s’était produit une heure auparavant. J’avais besoin de me faire pardonner de l’avoir fait pleurer.

— Alexandre ! criai-je depuis la vitre passager abaissée de moitié.

— Monsieur Kolokotrónis-Papadakis ?

— Je suis désolé de vous avoir fait pleurer tout à l’heure, montez, je vous invite au restaurant pour me faire pardonner...

26e roman de François-Xavier David qui aborde une fois de plus la dure réalité du rejet des enfants qui annoncent leur homosexualité à des parents homophobes et qui rejettent leur enfant, le mettent à la rue dans le meilleurs des cas, ou comme dans le cas présent, le déclarent mort à la fratrie toute entière. Alexandre Borghella se bat pour survivre au terrible virus du Sida alors qu’il tombe amoureux d’un jeune homme tout aussi amoureux que lui. La recherche d’une vérité est le fil rouge de cette intrigue.



  • Éditeur ‏ : ‎ AFNIL (20 juillet 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 405 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2494806023
  • Illustration : Tifenn-Athénaïs David (la_petite_fee_spaghetti)

GuS et l'Homicide de la Plage d'Apigné

  GuS & l'Homicide de la plage d'Apigné GuS Tome 4 Je m’étais approché de la voiture, nous avions laissé le corps du jeune homme...