GuS
Le Crime du Le Mans-Tours
— Bonjour, monsieur... ? dis-je calmement en épiant sa réaction. Je ne connais pas votre nom, mais je suis le capitaine...
— Proust ! Capitaine Justin Proust... ! répliqua-t-il sans me regarder.
— Tout à fait ! Vous me connaissez ? répondit Justin.
Le jeune homme ne dit rien, ne bougea pas même les yeux, son regard resta fixé devant lui, alors qu’il n’avait toujours pas bougé de là où il était, debout dans le coin de la pièce.
— Ah non, j’y suis, mon collègue a dû dire mon nom, puis certainement mon prénom dans la discussion... Alors oui, c’est bien moi, Justin Proust. Puis-je connaître votre nom ?
Il resta toujours dans la même position, sans bouger, mais il releva légèrement le regard afin de voir son interlocuteur.
— Vous savez, je suis très patient, vous pouvez ne pas répondre, je resterai là jusqu’à ce que vous me disiez non seulement qui vous êtes ? Pourquoi vous étiez dans le train ? Où vous alliez ? Qu’est-ce que vous veniez faire ici...
GuS se mit à crier, un cri strident avant de regarder dans ma direction sans pour autant me dévisager.
— Il y a beaucoup trop de questions... ! s’écria-t-il. Vous avez utilisé 177 lettres, 41 espaces, 3 virgules, 3 points de suspension, 3 points d’interrogation et 1 apostrophe... C’est beaucoup trop, GuS ne peut pas compter et réfléchir à la réponse qu’il doit donner. Arrêtez ! Arrêtez ça tout de suite, GuS n’y arrive pas ! dit-il nerveusement en se tapant la tempe droite de la même main.
— Oh ! Pardon, je suis désolé ! Expliquez-moi ce que je dois faire...
GuS, surpris que je ne dise rien d’autre qu’un simple “pardon”, releva son regard et tenta, après de nombreux essais, de croiser celui de ce Justin Proust qu’il découvrait timidement.
— GuS, je suis GuS ! dit-il en simple réponse à la toute première phrase que j’avais dite en entrant dans la pièce.
— Ah ! Vous répondez à mes premiers mots... Puis-je connaître votre nom ?
— Que nenni ! Je ne vous connais pas, mais vous l’avez dit, c’est votre collègue, en effet...
— Bien ! Je m’en doutais !
— Vous n’avez pas le droit de me couper la parole, je n’avais pas fini de parler, mais j’allais le dire que vous le saviez. Vous l’aviez dit.
30e roman de François-Xavier David qui aborde cette fois-ci l’abandon d’un enfant, devenu adulte et atteint du spectre autistique, mais également d’autres syndromes ou pathologies psychiatriques chez un jeune homme au haut potentiel intellectuel devenu témoin d’un assassinat dans un train. Le jeune homme, GuS, est obsédé par des idées fixes qui le perturbent, les habitudes ne peuvent pas être changées, pas chez lui.
- Éditeur : Amazon KDP (18 octobre 2023)
- Langue : Français
- Broché : 627 pages
- ISBN-10 : 2494806135
- ISBN-13 : 978-2494806139