mercredi 6 novembre 2024

Dans la Ligne de Mire (tome 2)

Dans la Ligne de Mire

(tome 2)





Un jeune soldat allemand se tenait là, le casque vissé sur le crâne, tout tremblant, bien plus jeune que moi en apparence, même si je ne me trouvais pas si vieux, à trente-deux ans pour moi, il devait avoir dix années de moins. Tout du moins vingt ans, mais le visage poupon, dégoulinant de sueur, le fusil pointé vers la porte qui nous séparait.
Je vis la scène entre le battant de cette porte et l’huisserie, juste au-dessus des charnières centrales. Ses yeux étaient gorgés de larmes, effrayé qu’il était par l’ouverture subite de la porte, mais aussi par ma présence sur le palier. En fait, il ne savait certainement pas combien de soldats américains étaient dans la maison et il devait se sentir démuni, comptant probablement les dernières minutes de sa jeune vie qui s’égrainaient inlassablement.
De mon côté, je ne savais pas si je devais avancer ou pas. Attendre... Avancer vers lui au risque de prendre une balle, lui parler, tenter de le calmer. La situation, si elle n’était pas dans cet endroit et à ce moment-là, aurait pu paraître légèrement ubuesque. Lui dans une pièce, tremblant de peur d’être tué par une armada d’Amerloques armés jusqu’aux dents, et moi, dans le couloir derrière la porte à attendre qu’il pose son fusil auquel il tenait plus encore qu’à sa vie. Il regardait la porte sur toute sa surface, jusqu’au bas pour y voir une ombre éventuelle, puis revenant vers le haut pour s’assurer qu’elle n’avait pas bougé d’un poil. Parfois il avait des regards compulsifs sur la droite ou encore sur la gauche afin de surveiller sa solitude dans cet environnement, mais il finissait encore et toujours par figer ses yeux vers moi, sans pour autant me voir.
Le problème de la langue commençait à me venir à l’esprit, comment échanger quelques mots alors que je ne parlais pas du tout l’allemand ? Je posai mon barda au sol, en faisant le bruit nécessaire afin qu’il comprenne, tant bien que mal, que je me trouvais seul. Je le jetai à l’opposé de là où je me trouvais, histoire de voir sa réaction que j’épiai au travers de l’entrebâillement.
Dans un sursaut angoissé, il se redressa et tenta de pointer maladroitement son canon en direction du bruit entendu, puis se ravisa, il tremblait encore plus. Il faisait pitié à voir...

39e roman de François-Xavier David où l’on découvre l’histoire du lieutenant G.I. Gregory Meyer qui, après avoir divorcé, s’engage dans l’US Army afin de partir à la guerre en France où il débarque à Omaha Beach le 6 juin 1944. Seul survivant de son bateau de débarquement avec son radio, John, Gregory propose à ce dernier de rejoindre une autre unité, non loin de là. De son côté, Gregory va faire un rapide état des lieux des quelques maisons d’un petit hameau normand avant de rejoindre cette escouade. Mais tout ne se passe pas comme il l’avait envisagé puisqu’il rencontre Félix Schneider, un “malgré-nous”, un Alsacien enrôlé de force dans la division SS “Das Reich”.
  • Éditeur ‏ : ‎ AFNIL (3 novembre 2024)
  • Broché ‏ : ‎ 437 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2494806207
  • Poids de l'article ‏ : ‎ 735 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 15.24 x 2.51 x 22.86 cm

Dans la Ligne de Mire (tome 1)

 

Dans la Ligne de Mire

(tome 1)


Un jeune soldat allemand se tenait là, le casque vissé sur le crâne, tout tremblant, bien plus jeune que moi en apparence, même si je ne me trouvais pas si vieux, à trente-deux ans pour moi, il devait avoir dix années de moins. Tout du moins vingt ans, mais le visage poupon, dégoulinant de sueur, le fusil pointé vers la porte qui nous séparait.
Je vis la scène entre le battant de cette porte et l’huisserie, juste au-dessus des charnières centrales. Ses yeux étaient gorgés de larmes, effrayé qu’il était par l’ouverture subite de la porte, mais aussi par ma présence sur le palier. En fait, il ne savait certainement pas combien de soldats américains étaient dans la maison et il devait se sentir démuni, comptant probablement les dernières minutes de sa jeune vie qui s’égrainaient inlassablement.
De mon côté, je ne savais pas si je devais avancer ou pas. Attendre... Avancer vers lui au risque de prendre une balle, lui parler, tenter de le calmer. La situation, si elle n’était pas dans cet endroit et à ce moment-là, aurait pu paraître légèrement ubuesque. Lui dans une pièce, tremblant de peur d’être tué par une armada d’Amerloques armés jusqu’aux dents, et moi, dans le couloir derrière la porte à attendre qu’il pose son fusil auquel il tenait plus encore qu’à sa vie. Il regardait la porte sur toute sa surface, jusqu’au bas pour y voir une ombre éventuelle, puis revenant vers le haut pour s’assurer qu’elle n’avait pas bougé d’un poil. Parfois il avait des regards compulsifs sur la droite ou encore sur la gauche afin de surveiller sa solitude dans cet environnement, mais il finissait encore et toujours par figer ses yeux vers moi, sans pour autant me voir.
Le problème de la langue commençait à me venir à l’esprit, comment échanger quelques mots alors que je ne parlais pas du tout l’allemand ? Je posai mon barda au sol, en faisant le bruit nécessaire afin qu’il comprenne, tant bien que mal, que je me trouvais seul. Je le jetai à l’opposé de là où je me trouvais, histoire de voir sa réaction que j’épiai au travers de l’entrebâillement.
Dans un sursaut angoissé, il se redressa et tenta de pointer maladroitement son canon en direction du bruit entendu, puis se ravisa, il tremblait encore plus. Il faisait pitié à voir...


38e roman de François-Xavier David où l’on découvre l’histoire du lieutenant G.I. Gregory Meyer qui, après avoir divorcé, s’engage dans l’US Army afin de partir à la guerre en France où il débarque à Omaha Beach le 6 juin 1944. Seul survivant de son bateau de débarquement avec son radio, John, Gregory propose à ce dernier de rejoindre une autre unité, non loin de là. De son côté, Gregory va faire un rapide état des lieux des quelques maisons d’un petit hameau normand avant de rejoindre cette escouade. Mais tout ne se passe pas comme il l’avait envisagé puisqu’il rencontre Félix Schneider, un “malgré-nous”, un Alsacien enrôlé de force dans la division SS “Das Reich”.


Jeanne d'Ÿ

 Jeanne d'Ÿ





J’avais donc définitivement quitté mon presbytère, avec eux deux, mes deux moines, le mardi matin suivant et ils m’avaient présentée aux deux fermiers, deux frères très âgés, l’un d’eux était alité, pratiquement mourant, un moribond, l’autre n’était guère mieux, mais au moins il était debout. Les deux moines étaient repartis presque aussitôt.

— Et vous allez me laisser là, avec ces vieillards ? dis-je assez apeurée par la situation plus qu’insolite.

— Jeanne, c’est une occasion d’avoir un emploi où tu seras seule à aider ces deux vieux paroissiens...

— Mais je suis loin de tout...

— Jeanne, mais tu as besoin de quoi ? Ils sont fermiers, ils ont tout ce qu’il faut, un jardin avec des légumes, des volailles, des porcs, des vaches pour le lait, mais aussi des brebis et des chèvres si tu veux faire du fromage... Que veux-tu de plus ?

— Mais que dois-je faire ? demandai-je les larmes aux yeux d’être abandonnée à mon triste sort.

— Jeanne ! répondit Marguerin en me fixant. Crois-moi, c’est pour ton bien, je suis sûr et certain que tu vas être très heureuse ici. Le village Touquerant n’est pas grand, deux ou trois maisons, mais tu es dans la plus belle des trois, la plus grande, avec un beau terrain...

— Mais tout ça est à ces vieux messieurs, ces deux frères...

— Jeanne, ils n’ont pas de descendance, ils n’ont pas de famille...

— Mais je ne comprends pas ! dis-je étonnée.

— Jeanne, ils nous ont demandé si nous connaissions une jeune femme qui mériterait d’être leur héritière... Écoute bien, ma Jeanne, ces deux messieurs veulent que tu hérites de tout ce que tu vois là...

— Mais je ne les connais pas du tout, je n’avais même pas entendu leur nom avant de venir ici ! ...

— Comme nous te l’avons dit, ils n’ont plus personne qui vient les voir depuis de nombreuses années...

— Mais que dois-je faire ?

— Je crois, continua l’abbé Lemonnier, que tu devras te marier avec...


37e roman de François-Xavier David où Jeanne d’Ÿ vit près de Granville où elle est née, puis abandonnée, du moins, le croit-elle. Violée à 12 ans jusqu’à accoucher à 14 ans d’une enfant mort-née, elle s’enfuit et va vivre au presbytère de Bréhal avant d’être mariée à un vieillard mourant. Jeanne d’Ÿ hérite de tout, mais aussi des secrets du vieil homme, son défunt mari, et du frère de ce dernier mort quelque temps après. Jeanne deviendra, au fil des années, une mère comblée et riche après avoir découvert ses origines.



Llywellyn Singuelier, ou la Naissance d'un Monstre

Llywellyn Singuelier,  ou la Naissance d'un Monstre * Je souffrais, c’était vrai, mais je devais me tenir tête, tenir tête à moi-même, ê...